Quand Elvio nous raconte l'Argentine...

Devant les étudiants du Bts COM, Elvio témoigne. (Crédit photo : V. Courtel)
Elvio, membre de la vie scolaire depuis 18 ans au lycée Jeanne d’Arc de Rennes, nous a raconté son histoire au moment de la crise économique en 2001. Cette intervention a eu lieu lors d’un cours d’économie en octobre 2021.
Né à Salta en Argentine, Elvio débute ses études dans l’informatique, l’andinisme (guide de haute montagne), et le tourisme, suivis par des nombreuses formations en « eco-tourisme » au Costa Rica. En parallèle en 2001, les Argentins faisaient face depuis plusieurs années à une augmentation de la dette de l’État et cela présageait une crise systémique importante du fait d’un endettement important.
Tout a commencé lorsque le pays a décidé de fixer le cours de sa monnaie (le peso) sur le dollar, une manœuvre efficace pour stopper une inflation galopante certes, mais qui conduit à une "dollarisation". Suite à ce bouleversement financier, les Argentins font face à forte inflation, une notion étudiée en cours, qui se traduit par l’augmentation générale et durable du niveau général des prix. Elvio nous donne l’exemple d’une baguette qui du jour au lendemain est passée de 0.75 pesos à 1.75 pesos. Les Argentins faisaient aussi face à de multiples taxes sur les dépôts en Banque, et sur toutes les exportations et importations. Elvio nous a expliqué que bon nombre de ménages étaient en mode « survie » en ajustant leurs dépenses au jour le jour.
D’importantes conséquences ont suivi cette crise, beaucoup ont quitté le pays, pendant que d’autres sont traumatisées par « El corralito ». Terme évoqué dans le contexte de notre devoir d’économie. « El corralito », désigne le gel des comptes en banque durant la crise de 2001. On constate aussi beaucoup de corruption dans la politique, ainsi que plusieurs mouvements sociaux suite à la perte de confiance des argentins dans leur monnaie. En économie, comme dans tous les domaines, la « confiance » est la base de toutes les relations.
Enfin, étant donné l’absence de perspectives et la crise persistante, Elvio et sa femme ont décidé de quitter le pays. Ce périple de 51 jours, les a amenés à quitter le village natal de Salta, en passant par le Brésil, la Guyane, pour arriver en France avec « mon joli short et mon sac à dos que j’adorais sous 15°C...alors qu’il faisait 35-40° chez moi  » selon Elvio.
Nous remercions chaleureusement, Elvio, pour ce partage de vie et la confiance accordée
Louan Guénégou et Clémentine Huet - BTS – COM1
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